Dispac'h – Collectif indépendantiste breton

Gilets Jaunes : il est toujours bon de faire trembler les rois

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Depuis la première mobilisation des Gilets Jaunes le 17 novembre, ce mouvement monte en puissance par des actions de blocage, d’occupation, de manifestation et d’émeute.

Le pouvoir tremble et nous ne pouvons qu’en être satisfait.e.s !

Le légitime ras-le-bol à propos des taxes a cristallisé de profondes colères latentes. La radicalisation expresse du mouvement l’amène maintenant, pour partie, à envisager des solutions révolutionnaires. L’attentisme puis les miettes données par Macron ont contribué à accélérer ce processus : les revendications portées sont maintenant multiples et en évolutions permanentes.
 
Des revendications à propos du renforcement des forces de police ou d’expulsion des migrant.e.s disparaissent peu à peu, les classes populaires abandonnent les illusions des réformistes de tous bords. La conscience de classe revient à mesure que les Gilets Jaunes comprennent où sont leurs intérêts et qui s’y oppose.

Il y a néanmoins un point important sur lequel le mouvement ne s’est pas encore assez questionné : son rapport à la nation française.

Nous constatons dans certains groupes locaux en Bretagne des avancées louables sur la question des langues minoritaires, voire même sur la question du droit à l’autodétermination. Les Gilets Jaunes s’entourent pourtant allégrement des symboles de l’État qu’ils affrontent : marseillaise, drapeau tricolore, allégeance citoyenne.
 
Si cette symbolique aide à maintenir un dogme jacobin dans les esprits, le mouvement risque sûrement d’y perdre plus que d’y gagner. La sur-représentation des drapeaux bretons ou drapeaux d’autres peuples dans les manifestations des Gilets Jaunes révèle une volonté sous-jacente d’émancipation autre que les grandes revendications affichées dans les médias.
 
Le mouvement parle maintenant de réforme des institutions, de destitution du pouvoir, de vastes politiques sociales, mais bien peu encore de l’autonomie des territoires et du droit de décider. Le référendum d’initiative populaire est loué par les Gilets Jaunes, il est donc légitime d’y parler de référendum pour la réunification de la Bretagne ou pour des consultations sur d’éventuelles autonomies ou indépendances !

Ce mouvement est d’autant plus caractérisé par une nette volonté de ne pas être dirigé

L’expérience des Bonnets Rouges nous a montré en Bretagne à quel point le pouvoir pris par les leaders peut vite conduire à des trahisons. Puisqu’il n’y a pas de direction française centralisée, des territoires comme la Bretagne peuvent donc légitimement y aborder des questions qui leurs sont propres, dont l’autodétermination !

Il est bien difficile de savoir comment va évoluer ce mouvement. Il ne sera pas surprenant de le voir s’arrêter demain, ni de le voir continuer pendant des mois. Mais si la dynamique se maintient, nous ne pouvons qu’inciter à y porter des soutiens indépendantistes, en Bretagne et ailleurs. Ne pas comprendre et ne pas participer à ce mouvement, c’est se condamner à l’incompréhension de nombreuses aspirations populaires à venir.

Appel à intensifier la révolte en Bretagne, à se rendre aux blocages, aux manifestations, à y porter un message indépendantiste et révolutionnaire !

Appel à tou.te.s les antifascistes à barrer l’extrême droite dans le mouvement et à l’expulser des manifestations comme à Paris !

Vive la Bretagne libre, vive la révolution !

Dispac’h, le 28 décembre 2018
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