Projet de loi anti-trans : il ne faut pas dire que les transphobes sont transphobes
Le texte voté retient les propositions d’interdire les transitions médicales et les chirurgies chez les mineur-es trans.
La vérité, c’est que ce prétexte d’interdire les transitions médicales ignore les véritables enjeux : les mineur-es qui souhaitent transitionner médicalement continueront à le faire, mais sans suivi médical.
Le texte a dû revenir sur l’interdiction des bloqueurs de puberté. En revanche, ceux-ci seront prescrits au minimum deux ans après une première consultation au sein d’équipes pluridisciplinaires.
Car en quoi consiste la fiabilité de ces diagnostics, au fond ? Ils vérifient en fait si la personne correspond bien à toute une liste de stéréotypes bien rétrogrades.
Le gouvernement viendra peut-être s’opposer aux éléments les plus abjects de cette loi et s’afficher en sauveur magnanime. Il n’empêche qu’il s’agit d’un des projets de loi les plus restrictifs d’Europe.
On aurait préféré que l’Etat français s’inspire d’une de ses plus proches voisines, la Catalogne Sud. Dans la Communauté Autonome de Catalogne, dès 2012, il a été créé un service de santé trans, nommé Trànsit, entièrement dépsychiatrisé, où les gens peuvent accéder à des traitements sans suivi psychiatrique interminable, tout étant basé sur l’autodétermination.
Incroyable mais vrai : la civilisation ne s’est pas effondrée en Catalogne. Le concept d’Etat-nation, lui, y a cependant moins de prise – au grand désarroi des anti-trans de là-bas. D’un point de vue breton, on ne peut s’empêcher d’y voir une analogie dans le rapport qu’un Etat peut entretenir avec ses différentes communautés. Il va falloir qu’un jour l’Etat français arrête de nier l’existence de ses minorités et de vouloir faire rentrer tout le monde dans son moule universaliste.