Dissolution de l’Assemblée nationale : pas un-e seul-e député-e d’extrême droite ou macroniste en Bretagne !
Malheureusement et pour la première fois, en Bretagne aussi l’extrême-droite a réalisé une percée inédite et historique aux dernières élections, arrivant en tête dans la presque totalité des communes, particulièrement dans les campagnes et les zones périurbaines.
La gauche a une responsabilité énorme dans ce qui arrive aujourd’hui.
Face au péril fasciste, les élections des 30 juin et 7 juillet prochains vont être cruciales. Nous sortons donc de notre réserve et appelons clairement à faire à la fois barrage à l’extrême-droite et à la macronie.
Nous ne nous faisons pour autant que peu d’illusions sur la sincérité du prétendu nouveau « Front Populaire », conçu avant tout comme un compromis entre des bureaucrates de partis qui trahiront à la première occasion.
Des retours de Cahuzac – condamné pour fraude fiscale et blanchiment – et de François Hollande – celui-là même qui à mis Macron au pouvoir et est le principal responsable de la situation actuelle – aux délires égocentriques de Mélenchon, qui n’agit que dans le but de s’imposer comme unique candidat de la gauche en 2027 (alors même que personne ne veut de lui), en passant par le mode d’attribution des circonscriptions, décidé à Paris en faisant fi des réalités sociopolitiques locales, et écartant toutes candidatures autonomistes, y compris là où elles étaient les seules à avoir une chance de gagner (plus en tout cas que les candidat-es d’un parti perçu comme étant autoritaire et jacobin), rien n’augure pour nous la garantie de réelles avancées en cas de victoire de la gauche. Celle-ci reste malgré tout et malheureusement le seul moyen dans l’immédiat d’éviter l’ascension de l’extrême-droite au pouvoir.
Nous appelons aussi toutes les bretonnes et bretons à se mobiliser sur le terrain, car si les urnes seules suffisaient à arrêter l’extrême-droite, nous ne serions pas dans cette situation.
Nous vous appelons à prendre contact et à rejoindre les comités antifascistes de vos territoires, ainsi que de manière plus large les organisations se déployant activement sur le terrain, dans la rue, contre l’extrême-droite. Que ce soit pour effrayer les militants violents d’extrême-droite afin qu’ils restent au fond de leur trou, ou bien pour rassurer la partie de la population opposée au RN mais qui prend peur et se sent isolée (particulièrement en campagne), ou enfin pour construire la base d’un réseau de contre-pouvoir, résolument antifasciste et révolutionnaire, nous insistons sur la nécessité d’investir tous les secteurs de la lutte.
Et nous tenons à rappeler, en tant qu’organisation indépendantiste, que nous considérons toujours l’indépendance comme la solution ultime au fascisme en Bretagne. Une Bretagne indépendante, ou à défaut fortement autonome politiquement, aurait bien mieux résisté à la vague brune qui balaie l’Europe, plutôt qu’en étant rattachée à un Etat français en cours de fascisation.
A toutes les bretonnes et les bretons séduit-es par le vote RN au nom d’une juste colère, nous rappelons que ce parti est le tenant assumé d’une idéologie profondément inégalitaire, qui se contre-fout du sort des plus pauvres.
Bardella au pouvoir, ce sera la politique de Macron en pire. Les belles paroles sociales seront vite oubliées (celles qui restent du moins, au vu du recul des promesses de campagne du RN sur la retraite et la TVA).
Du reste, le RN est un parti nationaliste français ultra-jacobin, dans le projet duquel n’existe aucune place pour la Bretagne et ses particularismes. Le RN au pouvoir, c’est la suppression des régions (le seul échelon institutionnel nous représentant en tant que Breton-es malgré ses faibles pouvoirs), l’interdiction quasi-assurée des écoles Diwan, la privatisation de l’audiovisuel publique (c’est-à-dire la disparition du peu de programmes en langue bretonne), et une mise au pas du monde associatif et culturelle qui signifierait une survie de la culture bretonne sous une forme folklorisée et aseptisée totalement inoffensive pour l’État français et son nationalisme.
Pour toutes ses raisons les 30 juin et 7 juillet prochain :
PAS UN-E SEUL-E DEPUTE-E FASCISTE ET PLUS UN-E SEUL-E DEPUTE-E MACRONISTE EN BRETAGNE !
Sur Bruno Roger-Petit, le rôle déterminant joué par lui et sa clique dans la dissolution de l’Assemblée, et son rôle dans le rapprochement entre la macronie et la galaxie Bolloré :
Auprès d’Emmanuel Macron, les apprentis sorciers de la dissolution – Le Monde
«Dark Vador», boules puantes et Bolloré… Bruno Roger-Petit, le baron noir de l’Elysée – Libération
Les macronistes, complices de la « bollorisation » des esprits – Mediapart