La répression en roue libre frappe à nouveau les défenseur·euses de l'hôpital de Carhaix
10 défenseur-ses de l’hôpital de Carhaix ont été convoqué-es, « sous le régime de la garde à vue » pour « séquestration et violence en réunion sur personne chargée d’une mission de service public », faits qui auraient eu lieu lors de l’occupation du siège de l’ARS à Quimper le 14 septembre 2024.
Recontextualisons rapidement. La lutte autour de l’hôpital de Carhaix avait démarré lorsque l’ARS (Agence Régionale de Santé) et la direction du CHRU Brest-Carhaix avait annoncé pour septembre 2023 la « régulation » des urgences, en les fermant notamment la nuit. Il faut bien évidemment entendre par « régulation » fermeture progressive du service.
Les habitant-es du Centre-Bretagne n’avaient pas perdu de temps à réagir. Le 14 septembre 2024, après une nouvelle réunion infructueuse entre une dizaine de réprésentant-es de Carhaix et la direction de l’ARS et de l’hôpital de Brest-Carhaix, une soixantaine de manifestant-es avaient occupé les locaux pendant 5h avant de répartir dans le calme. La manifestation du 30 septembre elle fut moins calme, avec des affrontements avec les forces de l’ordre devant la préfecture de Quimper. Suite à ces mobilisations, l’Etat, à travers le préfet, s’était engagé à rétablir les urgences de nuit et à mettre fin aux régulations.
Bien sûr, cet engagement n’a pas été tenu. Pire même, une vague de convocation en garde à vue pour l’occupation de l’ARS a déferlé sur l’hôpital.
Les 10 convoqué-es furent Matthieu Guillemot, militant NPA et porte-parole du Comité de Vigilance, et des employé-es de l’hôpital de Carhaix, tou-tes syndiqué-es CGT ou CFDT sans exception. Matthieu Guillemot avait aigrement remarqué à l’occasion que « les convocations pour garde à vue arrivent plus vite que les médecins ». Les plaintes sont hallucinantes dans leur disproportion : séquestration et violence ! Des délits pouvant entraîner de très lourdes peines…
Il est bon de rappeler que la préfecture elle-même avait annoncé le jour même que « aucune violence n’était à déclarer ». Les gardes à vue se sont succédées, avec occasionnellement mise en cellule, cellule avec « du sang, des crachats et du vomi sur les murs ». L’intégralité des convoqué-es n’a rien déclaré aux forces de l’ordre suite aux consignes de leurs avocats. L’Etat a cependant procédé à son fichage habituel des militant-es politiques : prélèvement ADN, empreintes digitales, photographies…
Face à ce mur, l’Etat a décidé de convoquer 4 nouvelles personnes, syndicalistes CFDT, en garde à vue, mardi 28 mai et jeudi 30 mai au commissariat de Quimper, pour les mêmes faits.
Il est affligeant de constater que plutôt que de débloquer des fonds pour des services publics utiles, l’Etat français fait le choix de miser sur le seul « service » public qu’il juge nécessaire : ses forces de répression.
L’Etat français reproche à sa population d’être violente, alors qu’il organise méthodiquement la violence sociale contre un territoire et ses habitant-es et qu’il déploie une nouvelle fois sa violence contre des syndicalistes ! Re zo re ! Face à cet Etat, une seule solution : la lutte. Betek an trec’h !
Nous apportons tout notre soutien aux convoqué-es en garde à vue ainsi qu’aux défenseur-ses de l’hôpital de Carhaix et à la population du Kreiz-Breizh en général.
Carhaix Résistance !
Pour une recontextualisation plus en profondeur, n’hésitez pas à lire nos autres communiqués sur la question : Retour sur la manifestation pour l’hôpital de Carhaix et Les campagnes contre l’Etat.
Dispac’h, le 30 mai 2024