Face aux ravages du néolibéralisme et au péril fasciste, construisons la Bretagne en commun !
Le samedi 28 septembre prochain, nous appelons à manifester à Nantes aux côtés de plusieurs dizaines d’autres organisations du mouvement politique et culturel breton, et plus largement du mouvement social, pour la défense d’une Bretagne autonome, réunifiée et définitivement émancipée de la tutelle de Paris.
Cette manifestation est la première initiative d’une large coordination lancée cet été pour faire front à la montée de l’extrême droite, et faire face aux résultats des dernières élections législatives dans l’Hexagone, mettant le RN aux portes du pouvoir. Si, fidèle à son histoire, la Bretagne n’a, cette fois-ci encore, envoyée aucun-e élu-e d’extrême droite à l’Assemblée Nationale, la progression inédite de ce parti dans les urnes y est désormais plus qu’alarmante.
Elle s’inscrit dans un contexte international global de montée des idées et forces réactionnaires, ainsi que de guerres et de massacres exacerbées par les tensions croissantes entre les différents blocs impérialistes (génocide palestinien, invasion de l’Ukraine et du Haut-Karabakh, écrasement des peuples Ouighours, Tibétains, Hongkongais, et des minorités nationales de l’Empire russe, invasion future probable de Taïwan, répression et négation du peuple Kurde, etc), le tout sur fond de crise du capitalisme et de catastrophe écologique mondiale.
Plus proche de nous, l’État français poursuit sa politique de répression coloniale dans les territoires d’Outre-mer, comme le démontre, une fois de plus, les événements récents en Kanaky et en Martinique.
À l’échelle de l’Hexagone, cette progression est avant tout le fruit de décennies de politiques néolibérales de destructions des services publiques, d’explosion des inégalités sociales, d’abandon des territoires pauvres et périphériques (ruraux comme urbains), et de négations des besoins et aspirations des populations.
Dans ce marasme global, la Bretagne a vu émerger, ces derniers mois comme ces dernières années de nombreuses luttes et mobilisations collectives pour la défense d’un avenir commun désirable, d’une intensité et d’une force probablement inédite par rapport à la plupart des autres territoires de l’État français.
Luttes pour le droit au logement. Lutte pour la défense des services publiques et du système de santé. Luttes écologistes avec notamment la victoire contre le projet d’aéroport de Notre-Dames-des-Landes. Mobilisations antifascistes victorieuses contre l’implantation de groupuscules d’extrême droite violents. Mobilisations massives contre la dernière réforme des retraites…
Luttes et mobilisations auxquelles il faut en ajouter de plus spécifiques, telles que celles pour la défenses et la perpétuation du Breton et du Gallo, ou encore le recueil en Loire-Atlantique d’une pétition de plus de 105 000 signataires (soit plus de 10 % du corps électoral du département !), exigeant la tenue d’un référendum pour la réunification de la Bretagne, et dont la non prise en compte par les pouvoirs publics est un pur affront à la démocratie !
Cette combativité n’est pas le fruit du hasard.
Elle est largement le produit d’une histoire politique particulière, liée au fait qu’en tant que Bretonnes et que Bretons, nous avons toujours constitué, et constituons toujours, une minorité nationale au sein de l’État français. Particularisme propre à la population bretonne qui explique pour beaucoup la défiance historique de la Bretagne face aux sirènes du nationalisme français, dont la meilleure représentante reste l’extrême droite, et sur laquelle il est pour nous nécessaire de s’appuyer dans une perspective antifasciste.
Face à un pouvoir politique et une extrême droite française tout-es deux ultra-centralistes, jacobin-es, et inféodé-es au néolibéralisme, seul une Bretagne autonome, émancipée de la tutelle de Paris, permettra de répondre aux aspirations démocratiques légitimes des Bretonnes et des Bretons :
- Sur la question de l’égalité de l’accès aux soins et plus généralement aux services publics
- Sur la question de l’accès au logement, la régulation des résidences secondaires, des AirBNB, et des phénomènes de gentrification liés à la LGV
- Sur les inégalités croissantes entre l’Est et l’Ouest de la Bretagne engendrés par les politiques de métropolisation.
- Sur la transformation du modèle agricole breton ultra-productiviste
- Sur la préservation, la transmission et la défense de nos langues