éphéméride des luttes bretonnes - Août / Miz Eost
18 août 2018
Le collectif Dispac’h organise une action coup de poing à Saint Malo. L’action se déroule sur le camping des Nielles, un ancien camping public vendu au privé pour construire un hôtel 5 étoiles.
Le lieu est temporairement occupé pour lancer l’idée d’une ZAD en bord de mer si le projet venait à se concrétiser. Pour rappeler aux pennoù bras qui espèrent bétonner le lieu que tout est toujours possible, une barricade est érigée en quelques minutes à l’entrée du camping. On peut y lire « On est pas tou.te.s nées sous du 5 étoiles ».
La vingtaine de militant.e.s ayant fait le déplacement en profitent également pour distribuer des tracts, déployer des banderoles sur la falaise qui borde le camping et craquer quelques fumigènes pour attirer l’attention.
17 août 1997
A l’appel du collectif Menhirs Libres à Carnac, impulsé notamment par des indépendantistes, 600 personnes se rendent entre les alignements de pierres millénaires pour dénoncer la fermeture grillagée et la marchandisation du site. Largement porté par des habitant.e.s du secteur, le collectif organise une visite des dégâts réalisés par les premiers travaux, diffuse des tracts et bloque les routes à côté du site pour se faire remarquer.
12 août 1987
Alors que le festival interceltique bat son plein, la nouvelle tourne dans le monde militant breton qu’un nationaliste corse vient d’être transféré à la prison de Ploemeur, en périphérie de Lorient. Felice Tomasi, prisonnier politique corse, est incarcéré depuis quatre ans et toujours en attente de son procès.
Les militant.e.s d’Emgann décident alors d’aller lui remonter le moral en faisant du bruit près de la prison. Une vingtaine de militant.e.s se retrouvent donc devant les murs du pénitencier de Ploemeur, avec gwenn ha du, binioù et bombardes pour se faire entendre.
Les matons ne semblent pas trouver le spectacle très agréable car l’un d’entre eux tente à plusieurs reprises de s’occuper seul du rétablissement de l’ordre. Il saisit un pistolet d’alarme mais tire pas mégarde dans la pelouse, ce qui l’oblige donc à appeler du renfort pour retrouver le projectile. Deuxième tentative en lâchant des chiens, mais ces derniers semblent se désintéresser des militant.e.s.
Après négociations, les militant.e.s expliquent qu’il est inacceptable d’accueillir en Bretagne un nationaliste corse dans ce genre de conditions. Il est donc proposé de l’héberger chez des membres d’Emgann, mais l’administration pénitentiaire n’est pas d’accord.
Le groupe de militant.e.s repart finalement après s’être bruyamment fait entendre. La dernière voiture à quitter les lieux a la mauvaise surprise de se faire bloquer façon cow-boy par une voiture de police, mais le bon réflexe d’appuyer fortement sur le klaxon pour prévenir le reste du convoi. Une fois la colonne de voitures revenues en arrière, la police se sentant très fortement entourée ne cherche plus à retenir personne, mais plutôt à partir.
Août 1982
Quelques personnalités politiques et culturelles bretonnes et françaises se réunissent à Vannes pour célébrer le « rattachement » de la Bretagne et de la France en 1532.
Après une conférence, la petite notabilité se retrouve près de la cathédrale pour poser une plaque commémorative. L’écrivain Jean Markale est dans l’assistance, le président de Kendalc’h fait un petit discours, puis c’est au tour du maire de Vannes de prendre la parole. Tout ce petit monde s’apprêtait à chanter le Bro Gozh quand une troupe militante fit son apparition pour perturber la petite sauterie.
Le groupe appartient au SPV, Strollad Pobl Vreizh, ouvertement indépendantiste, et l’action a le mérite de la clarté. Le micro est subtilisé aux orateurs, le drapeau français qui ne manquait pas de trôner fièrement est brûlé et la plaque commémorative est recouverte de goudron quelques minutes après son inauguration.
15 août 1975
Dans le cœur des Monts d’Arrée, la centrale nucléaire de Brennilis subit une attaque à l’explosif. Le FLB revendique l’action qui paralyse la centrale pour plusieurs jours. Deux explosions endommagent la prise d’eau d’une turbine et détruisent un poste téléphonique. De nombreuses vitres sont également brisées. C’est le premier attentat dans une centrale nucléaire française.