Grandes surfaces : précipitons leur ruine !
La destruction des terres agricoles
La Bretagne (B4) a vu une augmentation de 34000 ha de surfaces artificialisées et la perte de 30000 ha de terres agricoles depuis 2006. Les zones artificialisées représentent 12.8% de la superficie de la Bretagne contre 9.3% en France. 30% de l’étalement urbain est dû au développement des zones et centres commerciaux.
La ruine du commerce de proximité
Les centres-villes de nos communes sont de plus en plus désertés. Les commerces ferment les uns après les autres et nos villages ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes. La destruction de ces lieux de rencontre dans la vie quotidienne pousse au chacun chez soi, à la destruction de toute vie communale et donc des possibilités d’organisation politique et sociale alternatives.
Le massacre de l’emploi
La plupart des emplois créés sont des emplois sous-payés et précaires, souvent occupés par des femmes. Un travail méprisé et aux conditions dégradées, produisant souvent des dommages physiques par les charges portées et la répétition des gestes dans l’immobilité.
On estime que pour un emploi créé en grande surface, c’est trois à cinq autres qui sont détruits dans le petit commerce, l’artisanat et la paysannerie. Le chantage à l’emploi que nous vend la communication de la grande distribution à toute ouverture de magasin est faux en plus d’être condamnable.
L’entretien d’une agriculture intensive et mortifère au détriment d’une production agricole de qualité
Par la pression sur les prix qu’elles imposent à celles et ceux chez qui elle va chercher ses produits, les grandes surfaces sont parmi les principales responsables de l’extrême violence que subit le monde paysan. Le nombre de suicides chez les agriculteurs et agricultrices est particulièrement élevé en Bretagne !
Les fermes n’en finissent pas de disparaître. Celles qui restent n’ont souvent d’autres choix que l’agrandissement et l’accroissement de leur production dans des conditions toujours plus désastreuses pour se maintenir. Les aides à la reconversion ne sont encore que des épiphénomènes sans réelle volonté politique de changement de système.
Parmi les principaux opposants à ce changement : les grandes surfaces, qui sont dépendantes d’une agriculture industrielle standardisée et dopée aux produits chimiques.
Le saccage de notre environnement
Des zones à perte de vue comme seul horizon. D’une sortie d’agglomération à l’entrée de la prochaine, les mêmes bâtiments sans âme s’imposent et pourrissent l’espace.
En plus du désastre écologique qu’elles représentent, ces zones sont un désastre humain, une vie collective basée sur la consommation et le repli sur la sphère individuelle. Ce schéma implique l’organisation du territoire par pôle distincts : zones commerciales, zones dédiées aux loisirs, zones d’activités, cités dortoirs…
Évidemment, passer d’un pôle à l’autre multiplie les déplacements contraints, parfois longs et souvent motorisés, ce qui signifie une augmentation du trafic routier et une pollution accrue.
La vision ridicule de notre patrimoine social, culturel et historique
L’identité et la culture bretonne sont folklorisées pour mieux être vendues par ceux-là même qui contribuent à les détruire en poussant à la standardisation des modes de vie.
La Bretagne mérite mieux que d’être imprimée sur les sacs Leclerc.
Les grandes surfaces nous ruinent la vie… précipitons leur chute !
Dispac’h, le 21 mai 2019