Élections Européennes en Bretagne : non à la participation
En tant que BretonNEs
Nous constatons que la Bretagne qui était au dernier scrutin noyée dans une circonscription Grand Ouest sans âme est définitivement absente de cette élection par la mise en place de la liste unique qui est un dispositif de plus pour nier le caractère plurinational de cet état. Nous ne pouvons donc nous exprimer en tant que peuple distinct dans cette élection.
L’UE ne nous à pas garanti l’égalité linguistique car en ne reconnaissant de façon officielle que les langues et cultures des états dominants l’UE nie la diversité linguistique et culturelle. Elle ne garantit en rien les droits linguistiques et culturels de millions de citoyens européens et singulièrement des Bretons.
En tant que militantEs investiEs dans de nombreuses luttes sociales
Nous ne pouvons que constater que depuis la loi travail la répression policière et judiciaire des mouvements de contestations sociaux sont la norme dans cet Etat. A l’heure où la justice la police déchainée cognent durement sur les révoltés des ronds-points, les émeutiers de toutes sortes, où les Gilets Jaunes et assimilés sont éborgnés par les armes de guerre de la police en toute impunité il nous parait impossible de prendre part à cette élection en faisant croire ainsi à l’existence d’une quelconque culture démocratique française.
La limitation des libertés est chaque jour confirmée par les interdictions de manifester, les arrestations de journalistes, le fichage de masse…Voter dans ce contexte comme si de rien n’était revient à être complice.
L’Union Européenne comme le FMI et la banque mondiale ont depuis le début des années 2000 dans l’état français et ailleurs en Europe, par des demandes d’ajustements budgétaires dégradés nos conditions de vie de travailleurs, de membres des classes les plus populaires en comprimant les dépenses de santé, d’éducation, en dérégulant le droit du travail. Ce sont ces mesures d’austérité que les plus pauvres, les femmes, les jeunes, les migrants sont les premiers à subir de plein fouet particulièrement hors des métropoles.
En tant qu’alliés des luttes LGBTQI
En tant qu’anticolonialistes
En tant qu’internationalistes
Nous constatons que l’Union Européenne a soutenu le dictateur Erdogan contre les peuples de Turquie dont les Kurdes et légitimé les agressions impérialistes au Moyen Orient. Le Parti Des travailleurs du Kurdistan, le PKK figure toujours sur la liste des organisations terroristes de l’UE alors que c’est la résistance Kurde qui s’est battue contre DAESH.
Elle reste un soutien de poids à la politique Israélienne de soumission et de spoliation du peuple Palestinien et de sa résistance.
La faillite de l’Union Européenne est totale tant elle est restée silencieusement complice de la monarchie espagnole qui a violemment réprimé le peuple Catalan et ses dirigeants qui a osé voter son indépendance.
De même cette UE a prouvé son inefficience pour garantir aux Gallois, Ecossais, Irlandais une alternative qui leur soient spécifiques au chaos du Brexit en respectant leur droit à l’autodétermination.
Toute institution n’incorporant pas le droit à l’autodétermination des peuples, condamne les nations sans état à la disparition ou à l’assimilation. Ainsi l’UE nie la diversité des peuples qui la constituent et transforme l’Europe en une prison pour les peuples qui ne disposent pas d’état propre.
De L’UE et la France sont déjà en train d’appliquer des politiques migratoires inspirés par l’extrême-droite comme le prouve le grand cimetière méditerranéen. Face au repli sur soi bleu blanc rouge et suprémaciste blanc nous réaffirmons notre attachement à une Bretagne terre d’asile pour les réfugiéEs.
Sur le plan de la Défense de l’environnement
Les luttes victorieuses récentes en Bretagne contre le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes, les projets d’extraction minières prouvent que les mobilisations populaires multiformes bousculant la légalité des capitalistes et non des institutions sur lesquelles nous n’avons aucune prise permettent de gagner grâce aux luttes collectives et à la défense des communs.
Il n’est pas possible de réformer l’Union européenne afin qu’elle réponde aux intérêts des peuples et des classes populaires. La Troïka, la Commission européenne, l’OTAN, EUROPOL… sont des structures totalement antidémocratiques et le Parlement européen est un organisme inopérant et parasitaire au service des élites et des multinationales.
Pour toutes ces raisons nous invitons nos militantEs et sympathisantEs à boycotter le scrutin du 26 mai, à le perturber en ne participant pas de façon normalisée à cette mascarade partout en Bretagne.
Toute alternative à la démocratisation passera par la déconstruction de l’Union Européenne et la construction d’un modèle d’intégration, qui, au-delà de l’espace géographique actuel, sera basé sur la solidarité et la souveraineté des peuples et singulièrement du droit à l’autodétermination du peuple breton dans le cadre d’un agenda politique qui lui soit propre.
Signataires :
Le collectif Dispac’h et La Gauche Indépendantiste (Breizhistance)