Dispac'h – Collectif indépendantiste breton

éphéméride des luttes bretonnes - Miz Even / Juin

éphéméride des luttes bretonnes - Miz Even / Juin

2 et 3 juin 2001

Emgann organise la troisième marche pour l’indépendance. Au départ de Morlaix puis en passant par Saint Thégonnec et Landivisiau, l’arrivée se déroule à Brest sous une bonne escorte policière qui reçoit quelques invectives au passage. Pour accompagner la marche sont organisés débats, meeting et concerts. La centaine de participant.e.s était accompagnée de délégations basque, jurassienne et occitane.

A la même période, Arno Vannier incarcéré à la prison de la Santé dans le cadre des activités de l’ARB reçoit le journal de la nouvelle formation néo-fasciste « bretonne » Adsav. Il répond tranquillement dans Combat Breton, le journal de la gauche indépendantiste, tout le bien qu’il pense du groupe en question : « Une bonne place pour Adsav : la poubelle ! ».

13 juin 2000

À 5h45 du matin, des policiers du SRPJ de Rennes et de la DNAT (services antiterroristes) viennent interpeller des militant.e.s d’Emgann à la suite de l’attentat au McDo de Quévert qui a fait une victime innocente.

Les arrestations avec force et fracas se déroulent sur les cinq départements bretons à Saint-Nazaire, Fougères, Rennes, Nantes, Quimperlé. Portes brisées au petit matin et familles terrorisées par des policiers, en grand nombre et lourdement armés, accompagnent le début de procédures judiciaires. Celles-ci aboutiront finalement, après de nombreuses années d’emprisonnement sans procès, à un jugement qui innocente tous les accusés pour l’attentat en question.

28 juin 1996

Départ d’une marche de solidarité bretonne avec le Pays Basque. La marche réclame le droit d’asile pour les militant.e.s basques victimes de la répression espagnole dont certain.e.s viennent trouver refuge en Bretagne. Partie de Saint Thois, la marche rassemblant une soixantaine de personnes est ensuite passée par Spézet, Carhaix, puis Saint Séglien et jusqu’à Pontivy.

Dans la nuit du 7 au 8 juin 1993

L’ARB tire six coups de feu sur la gendarmerie de Saint Aubin Du Cormier. Le communiqué de revendication explique « Contre les agressions répétées de la part des forces de l’ordre ou assimilées à l’égard des militants bretons, nous répondrons. »

29 juin 1991

2000 personnes manifestent à Quimper pour soutenir les écoles Diwan. L’accès à la rive droite de Quimper où se trouve la Préfecture est interdite d’accès par des policiers en grand nombre. Des manifestant.e.s tentent de forcer le passage mais se font refouler à coup de lacrymogènes.
 
L’épisode est assez anodin mais il suffit à faire crier aux loups les décideurs qui n’aiment pas la spontanéité des manifestations. La direction de Diwan s’insurge et se désolidarise des « huluberlus » qui voulaient faire un sit-in devant la Préfecture. Le Préfet quant à lui hurle sur le déchaînement de violence qui a conduit six policiers à être « [très très très] légèrement blessés».

Dans la nuit du 2 au 3 juin 1985

Christian Le Bihan, militant de l’ARB, meurt en déposant une bombe devant le Palais de justice de Guingamp. La même nuit une bombe explose également à la permanence du député maire de Guingamp et à l’antenne locale de l’ANPE. Cette nuit d’action était liée aux fermetures d’usines et aux licenciements sur le territoire (AOIP, Alcatel, etc). 
 
Pour « identifier » la victime, la presse régionale affiche une photo macabre avec les restes difficilement identifiables du visage de ce jeune homme de 28 ans et entame par la suite une campagne calomnieuse en l’assimilant à un militant néo-nazi.

Juin 1976

Le journal PDG – Poing Dans la Gueule – du groupe anarcho-indépendantiste Stourm Breizh, questionne les rapports entre les groupes de gauche révolutionnaire en Bretagne à une époque d’émulation intellectuelle et politique forte sur ces thématiques. 
 
Le groupe conclut qu’il entend participer à « toute initiative en Bretagne ayant des buts clairs et visant à l’émancipation politique et sociale du Peuple Breton. Cette attitude exclut d’avance tout sectarisme mais également toute complaisance (PAS D’UNION SACRÉE !) et tout isolationnisme… A ce sujet, la tâche qui attend les révolutionnaires bretons n’est pas essentiellement différente de celle des révolutionnaires irlandais ou palestiniens… Dans des circonstances historiques différentes, ils ont à faire face au même adversaire : L’IMPÉRIALISME (français, anglais, américano-sioniste) ».

30 juin 1941

Parution du décret séparant la Loire Atlantique de la Bretagne dans le cadre des nouvelles régions mises en place par le régime de Vichy. Après la guerre, la République reprendra ce découpage hérité du régime de Pétain, tout comme elle reprendra à son compte d’autres innovations avant-gardistes de l’époque collaborationniste comme la carte d’identité obligatoire ou la police nationale.

18 juin 1939

Trois nationalistes bretons détruisent la statue de cire de Bécassine au musée Grévin à Paris, alors que Pierre Caron est à ce moment en train de préparer la première adaptation au cinéma de la bonniche bretonne muette. Quelques mois avant, le tournage du film quitte la campagne trégoroise en catastrophe après plusieurs attaques de paysan.ne.s qui interrompent le tournage et cassent les caméras.
 
En 2018 une nouvelle adaptation de Bécassine arrive sur les écrans et Dispac’h organise en réponse une campagne de boycott actif. Une fois encore, le tournage devait se dérouler en Bretagne, mais le propriétaire du château censé accueillir le film a mis dehors toute l’équipe en apprenant que le sujet traité était Bécassine.

7 juin 1675

Début du soulèvement des Bonnets Rouges en Basse Bretagne, notamment à Douarnenez, Chateaulin, Briec, Rosporden. Au même moment à Nantes, les troupes royales de répression qui stationnent en ville suscitent de nouvelles colères du peuple. La mobilisation permet de faire évacuer la troupe, et la population va jusqu’à prendre en otage l’évêque de la ville pour l’échanger contre la libération d’une des émeutières du mois de mai durant lequel les nantaises étaient à la pointe de la révolte.
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